Plus de 2 mois après notre séjour chez Rosemary, retour en wwoofing chez John dans une ferme organique spécialisée sur les animaux rares. Une expérience riche en contrastes !
Le choix
Lucie a découvert la page Facebook de notre 2nd wwoofing, et a tout de suite eu envie de tenter l’aventure. Des animaux mignons, une nature verdoyante, de belles expériences… de quoi faire rêver (et augmenter notre niveau d’attentes). Le lieu est très prisé, on a donc réservé plusieurs mois à l’avance. Par chance, la ferme est située près du Taranaki, la superbe montagne de 2 500m de haut, qui s’élève toute seule et dans un cercle quasi-parfait au milieu des collines.
Le lieu
Ce fut nettement moins accueillant. Passées les odeurs de la porcherie et les épaves de voitures parsemant certains paddocks, on découvre que notre chambre n’est pas situé dans la ferme/maison principale mais… dans un bus ! En plein hiver, avec des nuits glacées, on quitte notre van pour retrouver un bus encore moins bien isolé et sans lumière. Le soir, on traîne dans le salon de la maison bien chauffé avant de ressortir dans le froid pour aller dormir. Après une nuit désagréable durant la première semaine de nuits gelées, on a pu négocier un chauffage au gaz (et donc dormir dans une délicieuse odeur de gaz).
Les gens
John est le propriétaire de la ferme. Il a choisi de faire uniquement de l’organique, spécialisé dans l’élevage d’espèces rares. Anglais immigré depuis ses 16 ans, il est vraiment passionné par son métier (c’est le seul à faire de l’organique sur des kilomètres de fermiers au glyphosate à la ronde qui le prennent pour un fou). Il plaisante beaucoup – surtout sur les français – et semble attaché à ce que tout le monde se sente bien chez lui.
Deux autres personnes sont aussi présentes en longue durée : Fiona, sa compagne… ou ex-compagne peut-être car ils font maison à part et ne semblent pas vraiment bien s’entendre. Et Holly, une wwoofeuse anglaise sympathique, mais qui prend beaucoup de place ! Avec John, ils rient beaucoup, avec un humour décalé. C’est amusant, mais pas toujours inclusif pour notre autres français n’ayant pas un si bon anglais (on y travaille, on y travaille !)
Nous étions aussi en compagnie de 2 autres wwoofeurs : Johanna, une canadienne qui rigole tout le temps ; et Justin un adolescent australien paresseux avec une coupe de cheveux improbable digne de David Hasselhoff.
La nourriture
John a le malheur d’être intolérant au lactose, au gluten et à toute forme de graine (même le riz !). Nous avons donc mangé pommes de terre et courges midi et soir, tous les jours pendant 2 semaines. Puisqu’il y avait trop d’animaux à nourrir l’hiver, on avait aussi beaucoup de viande : porc, mouton et volailles à tous les repas. Toujours mijotés, donc les goûts se ressemblaient souvent.
Heureusement, Holly nous préparait parfois un petit truc différent : pain, lasagnes, purée. On se rend compte de la joie d’avoir une nourriture diversifiée.
Le travail
Le rythme est nettement plus chaotique que chez Rosemary. On commence après le petit-dej – vers 9h – par nourrir les animaux puis… puis on ne sait jamais. Des fois c’est la pause pendant 2h, des fois c’est fini, des fois on continue par différents travaux : compost, désherbage, coupe des ronces, nettoyage de la porcherie, rassemblement du bois, nourrir les chiots…
Et surtout une journée spéciale : le Killing Day ! Ce n’est pas un jour officiel, mais nous avons bien passé une journée à tuer des poules, canards, oies, et même un mouton. Puis à les plumer, vider et découper. Le meurtre d’animaux n’a plus de secrets pour nous ! …ou presque.
Bon… en vrai, Lucie n’a pas voulu tuer elle-même. Et si on doit en tuer et manger autant, c’est qu’il est désormais interdit de vendre de la nourriture qui n’est pas passée par un abattoir… pour des raisons éthiques (oui, il est plus éthique de parquer des animaux dans des camions et des les abattre à la chaine, visiblement). John ayant déjà des problèmes d’argent et plein d’animaux à nourrir sans pouvoir en revendre la viande, j’ignore comment il va vivre de sa ferme à l’avenir.
Tuer, ça crée du lien ! Ces expériences ont renforcer la bonne ambiance du groupe et nous ont poussé à faire d’autres activités ensemble (randonnées, plage…)
Globalement, c’était une expérience intéressante, mais exténuante. Pas de rythme clair, pas d’intimité, le froid, une salle commune remplie d’anglophones en guise de zone de repos. On a appris beaucoup. On a même découvert la joie des karaokés de vieux fermiers au PMU du coin pour souder notre équipe dans la joie. Mais 2 semaines c’était juste bien.
J’écris cet article alors que nous venons de commencer un nouveau wwoofing d’une semaine chez Claire, une mère célibataire à la fois entrepreneur et triathlète. Hâte de voir ce que ça va donner. Pour le moment, on est surtout heureux de retrouver du confort !
Bravo ! C’est un superbe bus ! C’est un ancien bus « Macron » ? EasyLine, Flixbus ou Ouibus ? On voit tout de suite que c’est au moins un bus 3 étoiles, avec tout le grand confort nécessaire. Vous en avez eu de la chance ! En plus, vous pouviez bénéficier des bruits naturels de la ferme ! EXCELLENTE expérience pour des citadins.
J’arrête de me moquer… Euh, de vous féliciter pour votre chance de vivre de nouvelles expériences aussi enrichissantes.
Allez, la prochaine, ,j’espère qu’elle sera plus confortable, et plus chaude la nuit.
Bisous à vous deux.
Patrick
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importer un véhicule depuis la France coûterait cher et le volant ne serait pas du bon côté. puis les bus Macron sont tous au top de la performance, aucun risque !
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Au moins vous voyez pleins de choses différentes ! J’ai du mal à imaginer Lucie tuer et vider des animaux 😀
Pour ceux que ça intéressent, une ferme organique est l’équivalent d’une ferme en agriculture biologique en France 😉
Pourquoi ne pas être resté dans le Van et être allé dans le bus?
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Ahah, j’ai évidemment pleuré quand le mouton est mort… Mais j’ai participé à la découpe !
Merci de la traduction, j’avais pas fait attention, je suis même pas sûre que ça se dise en français en plus 😂
En vrai on a hésité aha, je pense que le van était mieux isolé mais le chauffage qu’on a eu était trop gros pour être dans le van :p
Bisous!
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