Wwoofing 5 : famille et traditions chez Hugo et Susan

Après nos deux wwoofing très « start-up nation », nous voilà reparti dans un wwoofing plus rural, que nous n’avions pas spécialement prévu au départ et qui s’est pourtant parfaitement inscrit dans notre trajet !

Le choix

En effet, nous étions vers Wellington et devions remonter à Auckland pour prendre l’avion vers Bali, et quelques semaines avant nous recevons un message de Hugo et Susan pour savoir si on serait intéressé pour venir les aider dans leur maison au nord d’Auckland… Les dates concordent, ça nous fait un logement gratuit pour l’hiver avant de partir à Bali et nous ressentons un bon feeling dans les messages : c’est parti ! Et on a bien fait, car avant même d’arriver, Hugo nous demande si nous souhaitons revenir chez eux après Bali, on accepte, en se disant que c’est pas plus mal d’avoir un pied à terre à notre retour et que peut-être, ils pourront garder Grande Ourse pendant nos vacances…

Le lieu

Hugo et Susan habitent une belle maison près de Warkworth à environ une heure au nord d’Auckland, maison surélevée d’où nous avons une vue sur les collines alentours (et les vaches) et les vergers d’agrumes du jardin (et ses jolies fleurs blanches). Nous avons notre propre petit studio avec chambre-cuisine et salle de bain, à 3 pas de la maison principale : on conserve notre indépendance mais nous sommes les bienvenus dans la maison principale pour les repas !

La maison est à 5/10 minutes de la ville principale et de Matakana, une commune un peu chic avec un magnifique marché, un joli centre-ville et un cinéma aux salles thématiques, dans lesquelles on peut boire du vin ! Nous sommes proches de la plage également… il faisait trop froid pour se baigner mais les balades à faire aux alentours ne manquaient pas !

Les gens (et les animaux)

Ce Wwoofing a été riche en rencontres : outre Susan et Hugo, nous avons rencontré leur fille Lauren, un cousin Jacques (qui construit sa tiny house, qui a voyagé partout et vécu dans plein d’endroits différents), la mère de Hugo Reinette, et des amis à eux d’Afrique du Sud qu’on a par contre vraiment pas appréciés… Très lourds, ouvertement homophobes et racistes, heureusement on ne les a pas trop vus !

Hugo et Susan sont Sud-Africains mais installés en Nouvelle Zélande depuis maintenant 20 ans, tous les deux professeurs censé-es être à la retraite : Susan continue quand même de donner des cours particuliers d’anglais et de mathématiques à des enfants en difficulté et Hugo après avoir été directeur d’établissement puis directeur pendant 4 ans d’un énorme réseau d’écoles privées international et avoir voyagé partout pour les visiter, est aujourd’hui prof de technologie dans le lycée public local (technologie en Nouvelle-Zélande, ce n’est pas faire un led-mémoire pourri, ils construisent des maisons). A côté de ça, Hugo essaie de développer la vente d’œufs de poules et canards, ils ont des vergers d’agrumes et de noix de macadamia et un élevage de moutons. Ils essaient d’être autosuffisant sur la nourriture, en échangeant leur denrées contre d’autres avec leurs voisins et vendent leurs œufs et agrumes supplémentaires.

On a vraiment été accueilli comme de la famille, ils nous ont fait visiter les alentours, emmené au marché, nous ont spontanément proposé de garder notre van et de nous emmener au bus pour aller à l’aéroport. Hugo nous a aussi aidé à réparer le van avant de faire le contrôle technique…

Il y avait malgré tout quelques côtés gênants : sans en avoir jamais parlé ouvertement, nous évitions les sujets politiques (il n’y a qu’en France en fait qu’on parle de politique ? Dès que nous essayions, ils changeaient de sujet). Nous n’étions sensiblement pas d’accord sur ce sujet ! La Nouvelle-Zélande a été traitée de pays « socialiste » (parce qu’ils ont une retraite et un chômage permettant aux fainéants de ne rien faire), ils ont un regard encore très colonialiste sur leur pays (ils en sont partis après la fin de l’Apartheid parce que c’était devenu « trop dangereux »), ils ont une vision très genrée de la société…

Malgré tout ça, ils ont été d’une gentillesse et d’un accueil hors du commun envers nous et on se sentait vraiment comme dans une famille, on en garde un souvenir fantastique, ils adorent la France et envisagent même d’y acheter une propriété alors on espère les y revoir !

Ah et un dernier point : les animaux, élément crucial qui fait qu’on se sent bien chez des gens généralement. Ils avaient deux chiens, Toby et Roxy, qui adoraient jouer à la balle et les câlins ; et un chat Zulu, très beau et caractériel, c’était lui qui décidait quand on avait le droit de le caresser, mais on a eu l’honneur qu’il passe une nuit avec nous… Et n’oublions pas bien sûr les nombreuses volailles et quelques moutons.

La nourriture

On a SUPER bien mangé. Susan est une excellente cuisinière, tout était fait maison et les produits venaient de circuits courts (le marché, les voisins, leur propre viande, oeufs et miel)… Nous avons même pu faire un barbecue en plein hiver sur leur terrasse couverte, et j’y ai de nouveau abandonné toute conviction végétarienne : la viande était vraiment délicieuse.

Reinette et Susan étaient dans une sorte d’amicale compétition pour savoir qui cuisinait les plats plaisant le plus à Hugo (le cliché de la belle-mère et la belle-fille), et globalement on sentait l’influence de la cuisine sud-africaine chez Reinette, les plats sont majoritairement très sucrés, avec beaucoup de fruits secs ou de sauces sirupeuses. Nous y avons également découvert que la pizza hawaïenne ici est une des favorites mais qu’on peut aussi mettre de la banane sur sa pizza…

Nous avons profité de l’immense et bien équipée cuisine de Susan pour cuisiner également : gâteau aux pommes, tarte tatin, éclairs au chocolat, flan… On a continué sur le sucré !

Le travail

On ne peut pas dire qu’on aura énormément travaillé ! Notre mission quotidienne était de nourrir les poules et les canards et de ramasser leurs œufs matin et soir. A cela s’ajoutaient parfois (mais pas toujours) quelques autres travaux : nous avons notamment agrandi l’enclos des canards, nettoyé le poulailler, coupé et déplacé le bois mort, ramassé des feuilles mortes, planté des poteaux, réparé un réservoir, mais aussi (encore !) tué des jeunes poulets, les avons déplumés et vidés. Et cette fois je l’ai fait… Ca été l’occasion de goûter des gésiers vidés et découpés par nos soins, puis cuisinés par Reinette, trop bons.

Voilà pour ce wwoofing dont on garde un superbe souvenir. Ça reste intéressant de se confronter à d’autres points de vue et à côté de ça, notre amour en commun pour la nourriture et le bon vin, nous ont fait passer de très bonnes soirées !