Après les deux articles dépressifs de Quentin sur nos déceptions et échecs, j’y vais aussi du mien, youhou ! C’est parti pour un focus sur ce que c’est VRAIMENT de vivre en van (même si on l’avait déjà évoqué ici) et les conséquences que ça entraîne, mais aussi sur les moments de flottement comme on les appelle.
Le quotidien
On avait donc déjà évoqué ce qu’était de vivre en van : chercher de l’eau potable, faire les vidanges, chercher où faire une lessive, où nous allons dormir ce soir, si les toilettes de ce camping sont correctes (depuis le premier article, nous sommes allés dans l’île du sud, où globalement on a trouvé les free camp beaucoup moins accueillants), où se trouve la douche chaude la plus proche… Plein de petites actions qui au début respirent l’aventure et font parties du charme du quotidien, mais qui à la longue deviennent vraiment fatigantes.

Et qui en plus de ça prennent beaucoup de temps, rien n’est simple : prendre une douche peut se faire en 5 minutes chez soi, en van il faut compter le temps d’aller au lieu de la douche, préparer ses affaires à emmener, trouver de la place pour tout sécher dans le van etc. Cuisiner prend aussi du temps, mais pas beaucoup plus que dans un appartement je pense (si ce n’est qu’on ne peut pas faire des tonnes de choses en même temps), la vaisselle peut-être est plus longue car nous n’avons pas de jet d’eau continu. Disons que tout ça est une charge mentale assez lourde, qu’heureusement on partage très bien : je m’occupe plus de l’organisation car Quentin conduit, mais quand je fatigue, il prend très bien le relais (ce que je ne peux pas faire pour la conduite…).
Les kilomètres commencent aussi à devenir épuisants, pas loin de 18 000 après 10 mois de road trip ! Alors certes, c’est un road trip donc c’est tout à fait normal. Mais je crois que l’on avait sous-estimé les distances sur l’île du sud, un point sur la carte semblant près est en fait à plus de deux heures de route, et le petit point bleu de géolocalision sur Google Maps semble parfois bloqué tellement il n’avance pas. Sans parler des routes de graviers où l’on reste limité à 40. Et pourtant, les routes sont belles !
Cela crée donc nos journées de « flottement » (les journées tâches ménagères et routes) qui font parfois du bien, et parfois (quand c’est conjugué à du mauvais temps), sont plutôt moroses.
Ce qui m’amène à mon dernier point, la météo quand on vit en van (et plus globalement quand on voyage), joue un rôle crucial ! Difficile de randonner quand il pleut des trombes, ou même de se motiver à grimper une montagne quand il y a de forte chance qu’on ne puisse rien voir rien au sommet. Conjugué à la vie en van, où la moindre sortie aux toilettes devient une excursion lorsqu’il pleut : chaussures, pull, k-way… ; où dormir donne l’impression d’être en bateau sur une mer agitée quand il y a du vent (c’est-à-dire un jour sur deux ici)…
Les travaux
Vivre en van, c’est n’avoir que l’utile avec nous et pas de superflu ! Ce qui induit que quand quelque chose ne fonctionne plus, c’est souvent assez handicapant. Et ce n’est pas comme chez soi où on peut bricoler un peu ou alors appeler un plombier/électricien/peintre. Les travaux dans un van, si on ne veut pas lâcher un rein et un bras dans un garage, c’est beaucoup de débrouille et d’apprentissage. Ce qui est super intéressant, mais il faut avoir le temps/les outils et surtout un endroit où se poser pour bricoler, ce qui est le plus difficile à trouver.
Quelques exemples de problèmes rencontrés très récemment : notre batterie ne charge plus (très embêtant pour la glacière et coûte très cher à remplacer), la porte du coffre ne s’ouvre plus, ou plus vieux : notre lampe qui ne s’allume pas (quand on en a qu’une, on ne peut pas vraiment attendre de changer l’ampoule plus tard ou se dire qu’on va dans une autre pièce…), l’évier qui fuit. Des détails parmi d’autres qui nous rendent débrouillards on va dire !
L’éloignement
Sur les réseaux sociaux, ici aussi jusqu’il y a peu, on montre beaucoup les côtés positifs, les belles choses que l’on a vues ou découvertes, nos rencontres… Mais il y a aussi des moments plus difficiles où la famille et les amis nous manquent, où malgré notre entente extraordinaire étant donné qu’on est h24 ensemble, on se marche un peu dessus et où on aurait besoin de voir d’autres personnes que l’un ou l’autre. Ça se sentait d’ailleurs dès qu’on rencontrait d’autres backpackeurs, on ne fait que parler à toute vitesse et beaucoup trop. Le voyage est magnifique mais quand on peut le partager avec d’autres, c’est plus agréable.
De plus, on le savait déjà un peu mais ça s’est confirmé, nous n’avons pas du tout les mêmes rythmes avec Quentin (même si ça a eu tendance à varier pendant le voyage) : je suis plutôt du matin et lui du soir, j’aime faire tout ce que j’ai à faire puis me reposer, il aime traîner puis s’activer et ne plus s’arrêter. Et quand on vit dans un van, difficile, impossible même, de ne pas avoir le même rythme ! Se préparer à manger si le lit est déplié est compliqué et côté discrétion, on repassera. Vu que la cohabitation se passe très bien, il faut croire qu’on a su trouver notre rythme de croisière !
Et globalement, notre présence mutuelle a été nécessaire et réconfortante, notamment pour les dates un peu spéciales : nos anniversaires, les fêtes, les anniversaires dans nos familles. C’est étrange de ne pas être avec ses proches pour ses anniversaires, mais partir c’est aussi accepter que les leurs se passent sans nous et que des événements puissent arriver sans qu’on soit là.
C’est malheureusement arrivé, Quentin a perdu sa grand-mère en juin et moi mon Papou en octobre. Ça a été des moments difficiles : la difficulté de se rendre compte en étant si loin couplée à la peine, accepter de ne pas être auprès de ses proches… Heureusement, malgré leur peine et la distance, nos proches ont su être présents et on les remercie <3.
Toujours agréable de vous lire.
L’occasion pour moi de vous souhaiter une bonne et heureuse année.
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Merci beaucoup ! Bonne année également 🙂
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C’est toujours agréable de vous lire , c’est vrai . On sait un peu mieux , votre façon de vivre . Je trouve votre « aventure « belle mais pas facile !
Nous aussi , nous avons particulièrement ressenti votre absence lors des fêtes et anniversaires , et encore plus à la perte d ‘un proche. On savait que ça pouvait se produire , hélas.
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