Après trois articles sur nos échecs, déceptions et autres joyeusetés, voici un article sur ce que ce voyage nous aura apporté ! D’après quelques retours, nos précédents articles ont étonné voire choqué. C’est vrai qu’il n’est pas bien vu ou tendance de parler de ce qui ne va pas, mais ça nous semblait important d’en parler également pour en tirer des leçons. Mais surtout, même quand des choses ne vont pas, ça ne veut pas dire que tout va mal ! Les voyages ne sont pas toujours un long fleuve tranquille, et tant mieux, on apprend également beaucoup sur nous grâce à cela. Bref, pour cet article, laissons place au positif !
Des paysages à couper le souffle
C’est sûrement le point le plus évident, ce voyage nous aura fait découvrir un pays à la nature magnifique, aux paysages enchanteurs, aux lacs turquoises et aux forêts luxuriantes. On en a pris plein les yeux et certains paysages laisseront des étoiles dans nos mirettes pendant un certain temps !

Pour les voir, il a parfois fallu randonner, pour le plus grand plaisir de Quentin qui s’en est donné à cœur joie et dont beaucoup de marches sont maintenant parmi ses meilleures randos. C’était moins d’enthousiasme pour moi, mais je suis contente de m’être dépassée plusieurs fois et; même si la randonnée n’est pas forcément mon passe-temps favori, de savoir que je suis capable de monter en haut d’une montagne. Je pense même que ça va me manquer ! Ca m’a permis de me rendre compte que globalement je suis contente mais je n’éprouve pas de grande fierté d’arriver en haut d’un sommet ou au bout d’une longue marche. Je tire beaucoup plus de satisfaction d’avoir réussi une aquarelle ou une recette difficile. On ne se refait pas, la performance sportive n’est clairement pas mon moteur !
Les rencontres
Élément plus important pour moi que les paysages, on a fait des très belles rencontres, que se soit en wwoofing, des camarades de galère dans les usines, autour d’un verre… Les wwoofing sont je pense les moments qui m’ont le plus marquée (je me souviens des gens, Quentin des paysages) et où on a appris énormément de choses. On était alors libres de poser plein de questions sur la vie en Nouvelle-Zélande et d’avoir de vrais échanges culturels… Et où je retrouvais un confort sédentaire évidemment.

Rosemary, Caroline, Alexis, Susan, Hugo, Nicolas, Stefen, Patrick, Michela,Vic, Marie-Ange, Yolan, Rose, Callum, Jorge, Alfonso… et plein d’autres, sont des personnes qu’on ne reverra pas forcément facilement mais avec qui on est plus qu’heureux d’avoir partagé de beaux moments !
L’anglais
Même si Quentin pensait atteindre un meilleur niveau, et moi revenir carrément bilingue, on a quand même beaucoup progressé, notamment grâce à la fréquentation des hôtes et autres étrangers cités ci-dessus. On s’exprime facilement et sans peur, on comprend (bon, l’accent kiwi, ce n’est toujours pas ça) et on lit couramment, on a un vocabulaire qui s’est bien développé et on n’a pas pris l’accent kiwi, ce qui est très bien (ni l’accent d’Oxford, mais l’accent français est sexy apparemment, cultivons-le !). On arrive même à passer des coups de fil basiques en anglais et à discuter réforme des retraites. Le plus dur va être maintenant de conserver, et même de continuer à améliorer, notre maîtrise de la langue (Arthur et Armine, on compte sur vous !).
La cuisine
On a pas mal râlé sur la cuisine néo-zélandaise, mais grâce à ça on a beaucoup progressé dans les fourneaux ! Et même en absence de fourneau, dans le van. Notamment Quentin qui cuisinait moins que moi au départ. On est maintenant plus débrouillards, on va plus facilement assembler les aliments ensemble, utiliser les épices avec plus de subtilité, et on a même appris à aimer certains aliments : le chou ou le poivron pour Quentin ; le maïs en épi pour moi et la betterave pour nous deux.
De plus, on mangeait souvent très bien dans les wwoofing, donc quand on proposait de cuisiner, on avait la pression pour faire aussi bien que nos hôtes (qui eux-mêmes se mettaient parfois la pression de cuisiner pour des français) ! Je me suis donc mis à la pâtisserie avec des éclairs au chocolat, Quentin a pétri une pâte pour la première fois de sa vie, on a fait notre pain, et cuisiné avec les produits du jardin disponibles. C’était un plaisir de cuisiner dans de si belles et grandes cuisines.
Un autre point, positif culinairement mais nettement moins d’un point de vue éthique, on a appris à ré-apprécier le goût de la viande. Les viandes que l’on mangeait en wwoofing étaient majoritairement locales (genre, dans le jardin), élevée dans le champs d’à-côté ou chassé aux alentours, et… C’était très très bon. L’idée n’est cependant pas de continuer à manger autant de viande par la suite, ici on savait d’où elle venait et comment l’animal avait été traité avant, ça va être plus difficile de retour à Paris. Mais disons qu’on a appris concrètement le goût des bonnes choses et l’importance des produits.
Les loisirs
On lit beaucoup en ce moment, à propos de l’éducation des enfants, qu’il faut les laisser s’ennuyer car la créativité vient de l’ennui. Et bien, je ne suis plus une enfant mais ce dicton se confirme toujours. L’accès limité aux technologies et à d’autres êtres humains, m’a permis de me lancer dans le dessin et l’aquarelle depuis quelques mois, de confectionner des cartes que l’on a envoyé à famille et amis aux moments des fêtes, et je suis actuellement dans la préparation d’un calendrier avec un dessin par mois d’endroits où on souhaiterait aller. C’est reposant, demande de la patience (que j’arrive à avoir uniquement dans les activités créatives, et encore) et permet de créer des souvenirs en dessinant des endroits qu’on a vu par exemple.
Mais ça a également été l’occasion de lire plus que d’habitude, même si beaucoup moins que ce qu’on pensait (cf. la fatigue du voyage) : on a pris l’habitude de lire Le Monde Diplo tous les mois et de s’en résumer parfois les articles (efficace pour mieux retenir toute la richesse du journal !), mais également de lire beaucoup en anglais et donc de tester d’autres livres que ceux qu’on aurait lu en français.
Il y a également eu ce blog évidemment ! Qui vit plutôt bien sa vie de petit blog sans prétention. Même s’il est lu essentiellement par nos familles, ça fait du bien de se raconter, de réfléchir à des articles, à des angles d’écriture, ou de chercher des informations pour compléter… Bref on a pris goût à l’écrire. Il y a des chances qu’il continue par la suite… Rassurez-vous, il traitera d’autre chose que de Nouvelle-Zélande, car il y a très peu de chance qu’on y retourne. Il y aura sûrement d’autres sujets et d’autres périples à suivre.
Sortir de sa zone de confort
Un peu de vocabulaire digne d’un livre de bien-être ! C’était quand même aussi le but de ce voyage, vivre dans des conditions totalement différentes de celles auxquelles on est habituées (même si on reste dans un pays occidental). On a donc pu se rendre compte qu’on est capable de se débrouiller dans un pays dont on ne partage pas la langue, découvrir concrètement et empiriquement la difficulté des jobs non-qualifiés, se dépasser physiquement lors de certaines randos, connaître les joies de la vie nomade en hiver… On aurait évidemment pu faire mieux niveau organisation (facile à dire après), mais le fait est qu’on a réussi à se débrouiller seul-e à l’autre bout du monde sans qu’il ne nous arrive un pépin, et on en est plutôt fier-e ! Ca ouvre l’esprit et agrandit le champs des possibles.
Apprendre sur soi
Ca n’a pas été facile tous les jours mais même de ça on peut en faire quelque chose de positif : je sais maintenant ce que j’aime et ce que je n’aime pas, Quoi de plus importante que de se connaître soi-même ? Le voyage y aide toujours, mais pas forcément de la manière que l’on pensait au départ. Je suis partie en me demandant si à mon retour, j’aurai toujours envie de travailler dans l’édition ou si me serais trouvé une vocation pour élever des chèvres (ce n’est toujours pas exclu à long terme) ? Le fait est que mon métier me manque en partie ! Travailler sur des textes, construire un livre, interagir avec différentes personnes… Mais plus que jamais, j’aimerai vraiment le faire dans une petite structure publiant des livres ayant une véritable utilité sociale, écologique et politique.
Outre cela, je me suis rendue compte que j’aimais beaucoup ma vie parisienne, pour l’instant du moins, le fait d’avoir mes ami-es près de moi, une routine et un lieu fixe où vivre, mes engagements militants… La vie nomade n’est pas faite pour moi, mais je suis vraiment contente de l’avoir expérimentée. J’ai comme ça même appris plein de choses sur l’entretien d’une voiture avant même d’avoir mon permis, si c’est pas fabuleux.
Un autre façon de voyager
Certaines personnes qu’on rencontre nous disent que ce voyage les a changées, qu’elles sont beaucoup plus au fait des problèmes écologiques, qu’ils ont eu une révélation sur un mode de vie nomade qui leur convient plus qu’une vie sédentaire, que leur pays ne leur manque pas du tout (bon, soyons sérieux, les fromages manquent à tout le monde quand même) et qu’elles voudraient rester ici. On ne fait clairement pas partie de ceux-là et on n’a pas l’impression que le voyage nous ait changé tant que ça : ça a affiné et affirmé ce qu’on savait sur nous je pense plutôt et surtout ça nous a permis de découvrir une manière de voyager plus lente, plus en immersion. On ne repartira sûrement pas un an, mais pourquoi pas trois mois par exemple !
Cette année fut donc riche en découverte, en apprentissage, parfois difficile, mais on ne regrette en aucun cas d’être parti et d’avoir vécu cette aventure ensemble, qui nous a sans aucun doute bien soudé pour le retour à Paris ! Et qui sait, il y aura peut-être d’autres articles après retour sur d’autres choses que ce voyage nous a apporté et qu’on verra mieux à l’aune des métros bondés parisiens.

Je ne sais pas qui sont Armine et Arthur mais vous pourrez aussi penser à Julien. Il sera ravi , j’en suis sûre, de parler english avec vous !
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Oui c’est vrai ! Arthur et Arminé sont des amis qu’on a vu à Bali, et Arminé est américaine en partie !
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AH cela fait plaisir de lire des choses positives sur cette année ! On en doutait pas d’ailleurs…. Profitez bien de ces derniers jours
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Tu apprécies le maïs !! À quand les petits pois ?
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Jamaiiiis ahah.
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