Pour toi, lecteur·ice qui nous lit depuis l’hémisphère Nord, les vacances te semblent déjà loin. Le rythme effréné de la rentrée, le vent portant le crachin et les feuilles mortes durant les courtes journées grises, la froideur des nuits s’étirant toujours un peu plus… bref, l’automne a eu raison du repos estival.
Pour nous, le printemps commence seulement. On sort d’un long hiver. Enfin !

L’hiver en Nouvelle-Zélande
Tout d’abord, et pour faire plaisir à ma mère qui ne cesse de me demander le temps qu’il fait ici, c’est comment l’hiver aux antipodes de la France ? Hé bien… c’est très similaire.
- Le soleil se lève vers 7h30 et se couche à 17h.
- Il fait froid. On dépasse rarement les 10°C au meilleur de l’après-midi au soleil (le soleil tape fort ici, rapport au trou dans la couche d’ozone)
- Plusieurs périodes de gel récurrent où on descend sous les 0°C toutes les nuits pendant 1 ou 2 semaines. Sinon beaucoup de pluie / boue / froid
- Il ne neige jamais… enfin si, dans les montagnes. Mais dans les villes et sur la plaine, que tchi !
Bref, sur l’île du Nord c’est comme chez nous mais avec plus de vent… sauf pour les locaux. Avec leur élégance coutumière, les néozélandais sont encore en short par -2°C.
Pour nous, backpackers, c’est une autre histoire. Les cafés et bibliothèques chauffés ferment à 17h. Peu de chance de s’y réfugier longtemps. Il est plus difficile de trouver du travail en hiver. Notre van ne comporte aucun système de chauffage. En clair, on se les pèle !

Comment survivre à l’hiver néo-zélandais en van ?
Face à tous ces éléments, il a fallu trouver des stratégies.
Rester sur l’île du Nord
Les conditions que j’ai décrites ne sont valables que sur l’île du nord. Sur l’île du sud, la proximité du pôle Sud se fait ressentir. Les vents froids du sud se mêlent à l’air alpin. Les nuits sont bien plus longues. Avec de la chance, on doit pouvoir voir de belles aurores australes… mais on ne s’y est pas tenté. Pour rester au chaud, allez au Nord (oui je sais, c’est pas intuitif dit comme ça).

Travail = accomodation
Les personnes seules voyages généralement d’auberge de jeunesse en auberge de jeunesse. Le véhicule aménagé n’est utile qu’en période de road trip. Mais nous autres couples sommes plus radins : l’auberge est un luxe qu’on ne s’accorde que durant les périodes de travail. Une douche et un brin de confort OK, mais seulement après des journées de 10h en packhouse.
Le mieux est donc de trouver un travail. Idéalement en intérieur.
Mais évidemment, c’est pas la grande période de recrutement dans les bars et hotels touristiques. Et à l’extérieur aussi ce n’est pas terrible. Plus de fruit à cueillir. Juste des branches de vignes, avocatiers et d’arbres à kiwis à couper, pour qui n’a pas peur d’avoir les doigts de pieds gelés et la main endolorie. Ca peut être une bonne solution, mais ça n’a malheureusement pas marché longtemps pour nous, comme je l’avais évoqué ici. Reste un peu de repacking de kiwis en fin de saison, mais ça n’était plus vraiment l’hiver…

Bien préparer son van
Sans travail, retour au van. J’ai évoqué le temps et l’absence de chauffage. Je n’ai toutefois pas précisé que nos corps s’habituent très bien au froid d’ici. Tant qu’il ne gelait pas, je n’ai pas beaucoup sorti le manteau. Dans le van aussi, on s’est organisé. Soit on cuisinait tôt pour profiter de la lumière, soit on cuisinait tard pour que les plaques de cuisson réchauffent la pièce pour la soirée. Notre couette bas de gamme était chaude, et la promiscuité de 4m² offre pas mal de chaleur humaine. Tant qu’on évite les forêts et autres zones humides, c’est tout à fait vivable, et pas forcément pire que les maisons néozélandaises toutes en bois et sans isolation. Seul défaut : les villes ferment souvent leurs toilettes publiques pour la nuit durant l’hiver et il n’y en a pas vraiment dans le van. Je préfère garder le sceau sacré du mystère sur nos solutions à ce sujet.

Se réfugier en Wwoofing / HelpX
Vous l’aurez sûrement remarqué suite aux nombreux articles cet hiver (là, là et là… puis bientôt un autre pour le wwoofing 5), nous avons choisi de ne pas affronter tout l’hiver depuis notre van. Car même si on n’y meurt pas de froid, c’est un peu exigu et on manque un peu d’activités sympas à faire dans la journée quand la météo ne suit pas.
Le wwoofing a été notre sésame vers le confort. Contre quelques heures de travail par jour, nous avons pu jouir du grand luxe : un grand lit, des boissons chaudes, un canapé, des repas chauds. Le tout avec de belles rencontres. Enfin… plus ou moins. Certains hôtes n’accueillent pas l’hiver car ils n’ont plus de travail à donner. Mais à part ça, c’est une excellente solution, et ça nous a permis d’améliorer notre anglais et de mieux comprendre le mode de vie local, pour le meilleur et pour le pire.

Vacances à l’étranger
Dernière solution plus radicale : foutez le camp !
C’est l’hiver, on ne peut rien y faire, et on ne vient pas dans cette région du monde 35 fois dans sa vie, alors il ne faut pas hésiter. Certes la Nouvelle-Zélande est loin de tout. L’Australie, pays le plus proche, est déjà à plus de 2000km. Les vols ne sont cependant pas trop chers, et les pays voisins jouissent d’un hiver plus clément.
Nous avons choisi Bali en Indonésie (comme Lucie vous le racontera dans son article – que nous attendons toujours) pour avoir un vrai dépaysement, mais l’Australie ça fonctionne aussi. Les îles Samoa, Fidji et autres Philippines sont aussi accessibles. Là bas, la vie est nettement moins chère, donc y rester 1 mois a été tout à fait faisable. Même si à force de se dire que c’est pas cher, on se rend compte que finalement, ça finit par coûter bonbon.

Et j’explorerai ce point dans un nouvel article sur les pertes d’argent stupides. En attendant, on a réussi à passer l’hiver. On est content. L’hiver vient pour vous, et pour nous le soleil brille et l’île du Sud nous appelle. Cela nous confirme aussi sur un point : nous n’allons pas revenir tout de suite, car on n’a pas spécialement envie de subir un 3ème hiver d’affilée.
Bonjour printanier aux heureux voyageurs,
– En short par -2°C ? Quel courage ! Je n’irais pas jusque là ici .
– Le « sceau secret » : j’avais d’abord lu le « seau secret » et je n’y voyais pas tellement de secret… Désolé. 😉
Et vive le printemps !
Bisous virtuels.
Patrick
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Contente de lire un nouvel article cela nous manquait ! Le froid ne t’a pas fait perdre ton humour…bonne route vers le sud.
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Une fois de plus , je suis bonne pour la mise en boîte ! Et oui, je suis une mère et (comme beaucoup de mamans) je m’inquiète pour vous. D’ailleurs , à propos de météo : vous avez récupéré vos manteaux ?
Je ne te parlerai pas de l’automne chez nous, ça te va?
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